lundi 30 août 2010

Les pluies du mois d'août


Mois d'Août...Mois pluvieux au Sénégal.

A Keur Massar, peu de risques d'inondations quand bien même les pluies torrentielles ont fait tomber la clôture du jardin et envoler quelque tôle...

























Élodie et Bertrand, nos jeunes hôtes français, professeurs de formation, ont sans doute été étonnés de sentir le froid en cette période... ils ont partagé le quotidien du laboratoire de production de médicaments... Bertrand, féru d'informatique, a été d'un grand secours, maintes fois....













Nos amis d'Espagne de Apothecaris Solidaris sont également passés. Une visite appliquée et très studieuse. Ils ont tenu à partager avec nous le repas à l'africaine. De justesse, car le Ramadan s'annonçait à grand pas !






Le Sénégal va célébrer, à l'instar de la communauté africaine, le 31 août 2010, la bien nommée "Journée africaine de la médecine traditionnelle". Cette huitième du genre a pour thème :

"La décade de la médecine traditionnelle : les progrès réalisés"

Tout un débat. Un débat qui fera l'objet d'un commentaire exhaustif, s'il plait à Dieu, après la manifestation.... L'hôpital traditionnel de Keur Massar sera représenté à la table ronde, prévue à cet effet par le Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, dans les locaux du Service National de l'Education et l'Information pour la Santé, par Souleye Ngom, Manky Sagna, Lansana Faty, Diyé Ba et Moussa Diallo.

mercredi 18 août 2010

Nouvel élan pour l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar

Chers amis de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar,

De retour en Suisse, après une petite semaine passée au cœur de Keur Massar, il est bien difficile de résumer en quelques mots, non seulement les échanges et les rencontres, mais aussi l'impalpable, le lien délicat entre le passé, le présent et un avenir que personne ne connaît encore, mais sur lequel chacun s'interroge, s'inquiète souvent.

C'est mon troisième séjour à Keur Massar. La première fois (une semaine en janvier 2010), je suis venue "reconnaître les lieux" et préparer un stage de trois semaines pour des élèves de la 11ème classe de l'Ecole Steiner de Genève.



L'Ecole Steiner de Genève est une Ecole Associée de l'UNESCO. Responsable de ce stage UNESCO depuis de nombreuses années, je prépare et encadre les jeunes dans un projet pédagogique, médical, forestier ou de construction. Cela dépend du lieu, des besoins locaux exprimés, des compétences de la classe ou des accompagnants. Nous avons entendu parler de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar par François Gautier, un autre professeur de l'école, professeur de biologie, passionné des plantes et des oiseaux.




Deuxième séjour en avril 2010 avec 16 jeunes, deux mamans thérapeutes et accompagnatrices - Fabienne et Bernadette - et François Gautier. Je suis restée essentiellement concentrée sur le bon déroulement des activités au sein de l'école et sur l'organisation. Fabienne et Bernadette ont eu de longs entretiens avec chacun des tradipraticiens et ont préparé une rencontre en fin de séjour entre les jeunes Suisses et les tradipraticiens. François Gautier a souvent accompagné Djibril lors de sa tournée matinale du jardin botanique. Nous nous sommes sentis accueillis, aidés, aimés par l'ensemble des collaborateurs qui ne ménagent aucun effort, en particulier Djibril, Diye, Pape et Seydou, vis-à-vis des ces jeunes gens et jeunes filles curieux et volubiles qui lient vite des contacts avec la population environnante.



A notre retour en Suisse, nous avons fait une soirée africaine pour l'ensemble de la communauté de l'école, les parents, les autres élèves. Une exposition photo a montré les moments forts. Un diaporama nous a retransporté là-bas pour quelques instants. Les élèves, en atelier d'écriture, avaient écrit des textes touchants et forts qu'ils lisent, pour certains, lors de cette soirée. Le bénéfice de cette soirée sera envoyé directement à Keur Massar. C'est que les adultes du groupe ont bien senti que l'institution devait sans cesse jongler avec les chiffres rouges pour le paiement des salaires, pour les investissements nécessaires à la conservation ou à l'amélioration du site, pour le fonctionnement régulier. Chacun d'entre nous s'est senti solidaire puisque nous connaissons souvent - dans les Ecoles Steiner-Waldorf du monde entier - une situation similaire d'équilibre précaire sur le plan financier. De plus, une usure ds forces humaines, quand on s'engage depuis si longtemps dans une pédagogie ou une médecine alternatives, peut s'installer. Lors de ce séjour, j'ai pu échanger par téléphone avec Madame Parès.




Nous avons gardé, depuis notre retour d'avril, d'étroits contacts avec Keur Massar (ce blog est né de ces contacts), contacts qui se sont intensifiés avec la disparition de Madame Parès et qui se sont élargis au cercle d'amis visiteurs qui ont témoigné de leur passage dans ce blog. Chacun a le souci d'aider, non seulement à la survie de l'HTKM, mais surtout au plus grand rayonnement local, régional et international. Pour pouvoir aider, il fallait d'abord écouter et échanger ensemble, sur place, mais aussi revenir à l'élément fondateur de HTKM, c'est-à-dire la fondation, par Madame Parès, de l'ONG "Rencontre des Médecines", créée voilà 30 ans et reconnue ONG en 2001 puisque c'est l'ONG qui permet l'existence de l'hôpital.


Nous avons pu, lors de ces quelques jours, réfléchir à la manière de donner un nouvel élan à l'ONG pour que, non seulement de nouvelles collaborations puissent s'établir avec les institutions gouvernementales, mais qu'également des soutiens extérieurs puissent s'installer dans la durée.



Chers amis de Keur Massar qui lisez ces mots, vous serez informés de toutes les initiatives qui seront lancées, soit par l'intermédiaire de ce blog, soit directement par courrier ou courriel. Je reste à votre disposition pour toute question ou pour tout échange que vous souhaitez partager. Un grand merci à tous les collaborateurs de Keur Massar pour l'ouverture et la confiance manifestées à mon égard, en particulier à Djibril et à Demba.

Geneviève Baumann



genevievebaumann@orange.fr
htkm61@hotmail.com
http://www.accueil-beausoleil.com (pour les expériences vécues à Keur Massar et relatées chaque jour)

lundi 16 août 2010

Collaboration précieuse

Chers amis,

Nous ne remercierons jamais assez Madame Geneviève Baumann d'avoir bien voulu, et spontanément, nous rendre visite afin de partager physiquement notre peine d'avoir perdu Yvette Parès...

Ce fut l'occasion pour elle, en relation avec tout un chacun des collaborateurs, de participer à la réflexion sur l'avenir de l'hôpital traditionnel de Keur Massar, avenir qui passe nécessairement par une dynamisation de l'ONG « Rencontre des Médecines ».

Grâce à son ouverture d'esprit si caractéristique des enseignants, "ces modeleurs d'hommes et de femmes", son aide a été précieuse.

Nous lui avons demandé d'être notre interlocutrice privilégiée auprès de vous tous, auprès de chacun et de chacune d'entre vous...

Soyez remerciés, d'ores et déjà, pour l'accueil et l'attention que vous lui réserverez, ici et là-bas, aujourd’hui ou demain.

La direction de l'Hôpital traditionnel de Keur Massar

Demba Diallo et Djibril Ba

jeudi 5 août 2010

Un film sur "coeur" Massar

Je (je n'aime pas commercer comme ça car le but de cet écrit n'est pas de parler de moi...) mais c'est plus simple donc JE, réalisatrice de documentaires (pour Arte, Thalassa, France 2, France 3) et un collègue cinéaste, Jérôme Perrault, venons de passer douze jours à filmer le quotidien de "coeur" Massar...pour la Fondation Denis Guichard qui soutient l'Hôpital depuis longtemps.







Le projet est de réaliser un documentaire pour faire connaître le travail d'Yvette Parès et de l'hôpital. Ce film pourra être visible en ligne (blogs, site de Keur Massar ou de la Fondation), mais nous avons également le projet de le proposer à Arte-sciences, ou France 5. Nous devons encore réaliser quelques interviews en France et attaquer le montage au mois d'octobre. Le film sera terminé vers le mois de décembre.




Très vite, en arrivant à Keur Massar et en côtoyant l’équipe et les thérapeutes, nous avons eu la sensation que tous ceux qui étaient là étaient attachés à ce lieu, à sa Fondatrice et étaient portés par l’amour de leur travail.





Diouf... Ingénieur du son!

Tous ont participé à la réalisation du film, apportant idées, coup de main et supportant de refaire parfois une dizaine de fois le même geste pour la caméra… Nous avons donc suivi au jour le jour la vie de ce lieu, le travail de ramassage des plantes, racines et écorces, en brousse ou au jardin botanique.








Le jardin botani
que avec ses beaux arbres, ses mangues, et ses ruches











































Jérôme à la caméra. Ce
jour là, nous avons suivi l’équipe en brousse pour filmer la collecte de racines.












Puis nous avons filmé toutes les étapes de l’élaboration des médicaments, le séchage, le moulin, puis le travail du merveilleux Yéro, préparateur à qui nous devons un grand merci tout spécial pour son aide intelligente, sa patience et sa gentillesse. Pap a également participé activement au film, car il a accompli de nombreuses tâches que nous avons également filmées.





Ci-contre: Pap, Yero et Jo, venue de Belgique pour recevoir des soins et connaître l'hôpital.









Les thérapeutes sont tous des êtres exceptionnels...































Un merci spécial aussi à Ali Bâ pour son aide pour le film, son amitié et s
on délicieux thé qui
était le bienvenu, car travailler tout le jour dans la chaleur d‘été est parfoi
s épuisant!!






Pendant le séjour, nous avons eu le chagrin d’apprendre la disparition d’Yvette Parès que j'avais rencontrée au mois de mai en France. Nous avions enregistré sa voix qui racontait l’épopée de Keur Massar et ce qui avait amené cette jeune médecin, qui effectuait des recherches sur la lèpre dans les années 70 dans le cadre du laboratoire de l’Université de Dakar, à se tourner, après des années de travaux, vers les médecines locales. Elle a aussi parlé des obstacles rencontrés tout au long de son parcours, de la lutte qu’elle a menée, soutenue par les thérapeutes et par son équipe.

Pour revenir à Keur Massar au présent, l’hôpital, autrefois en brousse à sa création, fait maintenant, et de plus en plus, partie de la grande banlieue de Dakar. Des agglomérations se forment tout autour, une autoroute va passer pas très loin, déviant l’incessant passage de camions… Très vite, la population autour de l’hôpital va aller croissant et son rôle risque d’être majeur. Il est sans doute temps de réfléchir à l’avenir ainsi qu’au statut de l’école qui fonctionne toujours avec ses quatre classes.

D’autre part, avec la «crise», les soutiens accordés par le Gouvernement s’amenuisent. Quelques travaux urgents doivent être réalisés. Il faudrait également installer panneaux solaires et citernes afin de diminuer les factures, nouveau site internet… Pourquoi ne pas réunir les «amis de Keur Massar» afin de leur apporter soutien, idées, coups de main ou contacts …


Il me faut maintenant parler de Djibril Bâ, le directeur de l’hôpital et «fils» spirituel de Yvette Parès. Avec sa vive intelligence, son courage et son obstination, il tient l’hôpital à bout de bras. Il a besoin d’être soutenu et d’envisager l’avenir encore plus incertain depuis la disparition de Mme Parès. Il semble impossible que tous les savoirs réunis dans ce lieu, qui peuvent soulager tant de gens et leur permettre d’éviter l’utilisation de médicaments aux multiples effets secondaires, sans compter les dommages collatéraux pour l’environnement, il semble impossible que tous ces savoirs disparaissent… Il faut donc mobiliser toutes les forces, toutes les idées pour que l’Hôpital tienne bon dans un premier temps, et agrandisse sa notoriété pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder à ces soins.


Chantal Perrin
Août 2010

lundi 2 août 2010

Hommage

Pr. Yvette Marie-Louise PARES
Université CAD, Dakar, 1960/1992
Dr es science Dr en médecine



pares.jpgLe 09 juillet 2010, le Dr Yvette PARES à l’âge de 86 ans, a quitté ce monde après un itinéraire intellectuel qui fait l’honneur de tous les acteurs qui militent pour le triomphe d’une médecine humanisant. Fondatrice et ancienne directrice de l’hôpital traditionnel de Keur Massar à Dakar, Sénégal, le Dr PARES a apporté une contribution inégalée dans la recherche de solutions pour le traitement de la lèpre par la thérapie traditionnelle. Elle a dirigé plusieurs études pour « appréhender la richesse des traitements anti lépreux de la médecine traditionnelle au Sénégal et leurs réponses aux différentes manifestations de la maladie ». Partisane de la lutte contre les méfaits infectieux des thérapies moléculaires, elle a prôné le retour aux thérapies naturelles « gages de santé pour les humains et la planète ». Ses réflexions sur les programmes sanitaires mondiaux l’ont amenée à inviter les pays du Sud à puiser dans « leurs propres capacités médicales » pour réorganiser leurs systèmes de santé. Elle n’a cessé d’attirer l’attention de l’Europe et du monde, sur le danger de la pollution médicamenteuse de l’environnement et notamment de l’Eau. Fidèle à une médecine holistique, « non polluante et issue de l’immense pharmacie de la nature », elle a exposé dans son dernier article, la nécessité d’impliquer les médecines traditionnelles dans les réponses au VIH/SIDA. Car, « les préparations médicamenteuses à base de plantes, conçues initialement pour leurs vertus antivirales, ont un spectre d’activité beaucoup plus étendu ». Du fond du cœur, le Dr PARES appelle le 21e siècle sur la voie des grands bouleversements qui mettent fin à « la marchandisation de la santé au détriment des véritables intérêts des patients ».

PRO.ME.TRA