lundi 28 février 2011

Message personnel

Bonsoir Sira! Bonsoir Fabienne! Bonsoir Nadège!

Au moment où vous faites vos valises et où vous vous apprêtez à quitter le Sénégal, je voudrais, en mon nom et au nom de tout le personnel de Keur Massar, vous dire combien votre attachement et l'intérêt que vous témoignez est tellement impressionnant.

ils sont une marque insigne de votre humanisme et un signe ineffable.

Votre contribution à la réussite de la première participation de la médecine traditionnelle et de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar dans une manifestation de grande ampleur a été déterminante!
Nous vous remercions bien vivement d'avoir bien voulu accepter de partager nos soucis, car c'est bien cela seulement que nous sommes capables d'offrir pour le moment...rires...

Nous vous souhaitons bon retour dans vos familles et vous disons un chaleureux Au Revoir !

Djibril

Première évaluation de Sangalkam


Après ces trois journées intenses et riches d'expériences pour chacun, nous nous retrouvons tous ce lundi à Keur Massar pour faire une première évaluation sur le vif.

Pas tout-à-fait tous, puisque Djibril et Demba doivent rester à Dakar pour des raisons administratives. La réunion est maintenue vers midi, heure à laquelle les maîtres peuvent laisser leurs élèves. En attendant midi, et comme nous sommes là, tôt, nous observons comment, insensiblement, les choses changent à Keur Massar.











Pape, installé à la réception, saisit maintenant toutes les fiches des patients sur l'ordinateur pour effectuer un véritable suivi du patient. C'est lui qui oriente le patient vers tel ou tel tradipraticien. Pendant le peu de temps où nous sommes à la réception, il reçoit plusieurs coups de téléphone et un patient venu tout droit de Sangalkam. Nous espérons tous que cette fin de semaine aura permis aux habitants de proximité de renouer le fil avec l'Hôpital Traditionnel.








La rencontre entre tous les présents permet de voir à quel point cette expérience a été enrichissante. D'autres questions surgissent, d'autres propositions, d'autres améliorations pour une prochaine fois... Bref, on sent une véritable envie de travailler ensemble à tous les niveaux.


Fabienne souligne combien le massage en réflexologie a été apprécié des populations, ce que confirment plusieurs personnes dans la salle qui ont entendu des commentaires des patients et que, peut-être, si il y avait des personnes prêtes à se former ce serait un plus pour l'Hôpital en ces temps de rythme stressé. Plusieurs tradipraticiens font la remarque que, du temps de Madame Parès, une salle de massage existait et qu'elle était très fréquentée.



Deux visites aussi ce matin: un petit groupe de Lyonnais venus visiter le jardin botanique et le directeur d'une école primaire de Keur Massar, école associée de l' UNESCO. Nous allons nous revoir en avril et mettre sur place un projet de sensibilisation à l'environnement avec Keur Massar, ainsi que la connaissance des plantes traditionnelles.


La case à l'entrée du jardin avance bien... La paille est en train d'être séchée pour être tissée sur le toit à la manière traditionnelle dans les villages. Des bancs vont être posées sur quatre des six côtés afin d'avoir toujours des possibilités de s'assoir immédiatement pour tout groupe qui voudrait visiter.


Nous rentrons cette nuit en Europe, Fabienne, Nadège et moi-même, un peu fatiguées certes, par ces "vacances" un peu chargées, mais régénérées par ce que nous avons vécu.

Geneviève Baumann



dimanche 27 février 2011

Sangalkam: troisième et dernier jour

Cette troisième et dernière journée se termine un petit peu plus tôt pour les patients, puisque tout s'arrête avec le repas de midi que nous prenons à 15 heures.




Mais Fabienne et Cheikh jouent les prolongations pour les massages et l'homéopathie.
































Dès 9 heures, la foule est là et est accueillie. Tous les tradipraticiens sont présents accompagnés de M. Tarap et de Tierno (qui se sont joints à l'équipe durant ces trois jours). Le vent du désert d'hier s'est un petit peu calmé, mais il fait très chaud.















La cérémonie de clôture se fait dans la grande salle. Tous les spécialistes de la médecine moderne sont là ainsi que les autorités locales. Tous ont salué la présence de la médecine traditionnelle lors de cette rencontre des médecines. Tous ont souhaité la poursuite, l'intensification du choix pour le patient entre les deux médecines.
















A chacun, je voudrais transmettre tous mes remerciements pour l'engagement, le sérieux, la collaboration et l'enthousiasme qui ont caractérisé ces trois jours passés dans la Communauté Rurale de Sangalkam!

A chacun des collaborateurs de l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar et aux tradipraticiens amis qui nous ont rejoints
A Anne de Constantin et à Geneviève Baumann du bureau de l'ONG "Rencontre des Médecines"
A Fabienne Okoekpen de Genève
A Nadège Groshens
A Asbabacar Gueye et aux autorités de la Communauté Rurale de Sangalkam.

A toutes et à tous, un immense merci!


Djibril Bâ pour l'Hôpital Traditionnel de Keur Massar

samedi 26 février 2011

Sangalkam: deuxième journée







Deuxième jour au centre du village de Sangalkam.













Cette fois, les intervenants de la médecine dite moderne (qu'on appelle ici la "médecine toubab") sont à peu près à leur poste de spécialisation.

L'Hôpital Traditionnel a déjà de l'habitude dans le savoir-faire sur place et intègre facilement deux nouveaux tradipraticiens (de garde hier à Keur Massar): Hamady et Moussa.

A l'accueil, Bernard et Djibril orientent et préparent les consultations des tradipraticiens ainsi que celles de Fabienne. Le flux des patients est plus fluide que celui d'hier, mais ne tarit pas. Beaucoup d'hommes, de femmes, de personnes âgées, de toutes les couches de la population.




Cheikh, le directeur, est le premier sur place et assiste avec de plus en plus d'efficacité Fabienne dans ses consultations homéopathiques et ses massages en anticipant les questions. La petite fille qui avait manqué l'école hier pour venir consulter et que Fabienne devait revoir s'est vu offrir un livre par ce maître d'école sensible et attentif...


Bala et Cheikh viennent passer quelques heures avec nous dans la matinée. Nous convenons de faire une évaluation à Keur Massar tous ensemble, lundi matin, avec toutes les parties, avant notre départ, pour tirer les leçons de cette expérience de sortir hors des murs.

Une radio locale, de grande audience, celle de Bambilore, effectue une émission en direct avec la participation de "Rencontre des Médecines" et programme déjà une nouvelle rencontre consacrée exclusivement à la Médecine traditionnelle en avril.


Geneviève Baumann pour Rencontre des Médecines


vendredi 25 février 2011

Sangalkam: première journée


Voilà! Nous y sommes à ces Journées Médicales et Pharmaceutiques de Sangalkam!



Tout Keur Massar s'est mobilisé depuis début janvier pour participer à cette deuxième édition, depuis la récolte des plantes à la fabrication des remèdes et, aujourd'hui, en ce vendredi 26, chacun est présent.












Dès 8 heures du matin, les patients font la queue et nous les orientons entre les six guérisseurs présents dans la grande salle. Chaque guérisseur a son assistant de l'école qui écrit le diagnostic et le remède, puis le patient est emmené vers la pharmacie où l'équipe Dyé, Pape, Binta, aidés de Djibril, en fin de séance - quand les inscriptions à l'accueil sont terminées - donnent et expliquent les remèdes à prendre. Car impossible de donner simplement le remède. La queue est longue devant la pharmacie. Les "3ème âge" sont prioritaires.















La salle de consultation (massage et homéopathie) de Fabienne ne désemplit pas... elle est assistée de Cheikh qui est d'une douceur sans égale avec les patients. Nadège, quant à elle, passe de la pharmacie à l'orientation des patients.



















Très belle première journée impossible à chiffrer en terme de patients... Mais toutes nos fiches y sont passées... La suite ? Demain!

Geneviève Baumann pour Rencontre des Médecines



























mardi 22 février 2011

La chronique du mardi du jardin botanique: l'anogeissus leiocarpus


L’ANOGEISSUS LEIOCARPUS

C’est une plante typiquement forestière. Elle est l’un des plus grands arbres de la savane sahélienne dans le Fouta et le Djolof où elle peut culminer à une très grande hauteur. Et sans doute aussi l’un des plus beaux arbres de ces contrées !

On ne l’y retrouve cependant que dans le lit de marigots et autres bas fonds qui concentrent pendant une période plus ou moins longue durant la courte saison des pluies les eaux de ruissellement.

Alors que son tronc y est lisse, plus au Sud, dans le bassin arachidier du Sine Saloum où on le retrouve sur la terre ferme avec un tronc strié, parcouru de rainures… la cause ne doit point être point importante au vu du peu de cas qu’en font les guérisseurs !

Autre étrangeté : dans le Djolof, la plante semble inconnue des tradipraticiens ! Et pour cause, les troncs des arbres n’y présentent aucun signe d’agression humaine et les feuilles deviennent caduques et tombent toutes seules bien après la fin de l’hivernage à la grande joie des petits ruminants !


Il doit bien y en avoir une raison, plutôt des raisons, dont l’une se rattache justement au tabou qui frappe l’emploi des branchages de l’anogeissus comme bois de chauffe.  

Qui aurait ainsi le redoutable maléfice de générer des incendies !

Ou la malédiction qui y est rattachée ? On le rend responsable, en effet, de la diarrhée verte des enfants si on ne le soupçonne pas, sans aucun procès, d’attaquer les fœtus qui naissent en fin de compte malingres ! Et dire qu’il a la capacité de soigner justement les maladies infantiles, les diarrhées et la toux des bébés notamment !

Et pourtant l’anogeissus jouit d’une réputation très bien fondée, par ailleurs, dans la pharmacopée sénégalaise. Il est courant de retrouver ses feuilles fraiches vendues sous forme de petites bottes par des femmes portant de grands paniers sur la tête et sillonnant les rues de Dakar et les marchés. Les propriétés invoquées alors sont dépuratives et vermifuges !

Mais cette notoriété foraine cache mal un fait primordial à savoir que l’anogeissus est l’apanage des grands maitres de la médecine traditionnelle !

Les très grands arbres donneraient-ils les grands remèdes et seraient-ils réservés aux grands maitres ? La question reste posée au regard de plusieurs constats troublants.
Toujours est-il qu’au-delà de son usage en teinturerie traditionnelle et dans la fabrication de savon artisanal, sur le plan médicinal, ses différentes parties (feuilles, écorces et la résine) sont utiles contre les troubles menstruels, l’asthme, les maux de tête, et les maladies infantiles ( notamment la toux et les diarrhées des bébés !)

Djibril Bâ

vendredi 18 février 2011

Nouveau site pour HTKM


Quelques photos encore de l'émission de France Culture enregistrée par Ruth qui visite le Jardin Botanique et qui interviewe Magueye Ngom et moi-même sur l'histoire de Keur Massar, la présence d'Yvette Parès et, bien sûr, l'importance de la médecine tradutionnelle.









































Sabine, médecin homéopathe en France, passe un long moment au laboratoire à échanger avec Yoro.














Cette semaine (mercredi), nous avons fêté, au Sénégal, la fête de Maouloud, que l'on appelle en wolof la fête du Gamou qui commémore la naissance du prophète. Nous devons fêter une seconde naissance désormais, celle du nouveau site de l'Hôpital Traditionnel qui est en ligne ou qui devrait l'être sous peu http://www.hopitalkeurmassar.com Certaines pages sont encore en construction, mais on voit déjà à quoi il ressemblera!






Merci infiniment à Marie-Hélène et à Anne à Paris d'avoir eu le souci de ce nouveau site....

Djibril Bâ


mardi 15 février 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: l'anacardier


C’est une plante fruitière. Domestique ou forestière ? Difficile de le préciser sinon que l’on peut retenir que le Anacardium occidentale est une espèce introduite qui s’est bien adaptée, elle aussi, au Sénégal, sur les zones du littoral, les Niayes en particulier, et en Casamance.






Elle se présente sous forme de grands arbres, toujours verts et ombragés. Le tapis de ses feuilles mortes est, en brousse, un refuge idéal pour les serpents.

Ailleurs, plus à l’intérieur des terres, on la rencontre plantée autour des vergers servant de brise vents.









Ses fruits torréfiés et décortiqués donnent la fameuse noix de cajou et une pomme – que l’on confond avec le fruit – à la pulpe juteuse et sucrée dont la fermentation donne une bière locale. Selon l’arbre, la pomme se présente sous deux couleurs principales : rouge et jaune.

La fumée provenant de la torréfaction des graines a la réputation de tuer les poulets.






Son tronc produit une résine provenant de l’exsudation de la plante. Le macéré de l’écorce donne une belle couleur rouge qui fait de l’anacardier une espèce de plus en plus utilisée en teinturerie.

En médecine, elle est surtout renommée pour ses propriétés fortifiantes et anti diarrhéiques. Il est un puissant cicatrisant, aussi.





A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, on utilise ses différentes parties citées contre les verrues, les maux de dents et contre les dermatoses. Mais aussi dans le traitement des problèmes de nerfs inhérents aux diabétiques et hypertendus.


Mais du fait de la « puissance » des effets, l’attention est attirée sur la prudence à observer pour toute tentative d’automédication à partir de cette plante.

Djibril Bâ


lundi 14 février 2011

La visite des amis


Cette semaine qui finit est marquée essentiellement par des visites d'amis ou d'amis de nos amis.

Visite des amis de notre grande amie Chantal Perrin, et par conséquent nos amis : Ruth, Olivier et Boldo de France-Culture pour faire découvrir l'Hôpital Traditionnel à travers une série d'interviews des intervenants sur les lieux. Des patients ont accepté de faire des témoignages.


Visite très agréable des amies de Sira : Sabine, Béatrice, rejointes par leurs amis (tiens...donc) James et Christine.



Visite enfin de notre maître, frère et ami, le Frère
Elie du Monastère de Keur Moussa venu "visiter", mais surtout superviser les travaux du jardin botanique de l'hôpital.

C'est qu'il est en droit de le faire, notre cher Frère, pour avoir voulu, dès le départ, nous accompagner de ses conseils fort utiles, partager avec nous son savoir intarissable et nous guider gracieusement dans l'installation du jardin botanique.






























Nous voudrions leur dire à tous et à toutes, ici et maintenant, merci pour leur intérêt, leur disponibilité, mais surtout pour leur ouverture ! Merci pour ces moments de partage qui témoignent une fois de plus, comme si besoin en était, que l'homme est, en vérité, le remède de l'homme !

Djibril Bâ