samedi 30 juillet 2011

Un relais pour la pharmacie de l'Hôpital


Juillet tire à sa fin et déjà le mois du Ramadan arrive à grands pas pour le pays, en majorité musulman.




La chaleur, toujours aussi intense, oblige chacun à arriver plus tôt. Que ce soit au jardin, ou à l'accueil, patients et collaborateurs se concentrent sur les heures de la matinée, car au-delà, il presque impossible de rester à l'intérieur, ou de prendre un bus, ou de faire une visite au jardin.










L'ombre bienfaisante des arbres, après le déjeuner pris en commun, permet palabres et échanges sur les problèmes journaliers de l'Hôpital, mais aussi absorption du thé amer, échanges avec les visiteurs, rasage des cheveux pour avoir moins chaud, lecture du journal ou de livre de botanique, etc...









De nouvelles initiatives se font jour pour améliorer la vente des préparations de l'Hôpital: nouveaux conditionnements, étiquettes plus explicites, mises au point de nouvelles préparations, facilitation des commandes et des envois depuis l'Europe au travers de l'Arbre à Partage-Keur Massar.

En effet, si de nombreux patients viennent directement à Keur Massar (consulter un tradipraticien ou acheter un produit connu directement à la pharmacie), mais il y en a d'autres, d'origine africaine ou non, qui demandent des préparations à base de plantes médicinales par Internet. Pour éviter les frais bancaires et les aléas de la poste, l'Hôpital peut compter désormais sur le relais de l'Arbre à Partage pour l'envoi des traitements.






Une autre préoccupation qui nous anime est d'accroître la sécurité au sein du périmètre de HTKM. Un nouveau quartier de Keur Massar, une nouvelle cité, est en train de grandir juste derrière l'école, et les passages des passants se font plus fréquents sur le chemin qui va du portail à l'école. S'il n'est pas question d'interdire ce passage aux piétons (comme nous l'avons fait pour les véhicules à moteur), il n'en demeure pas moins qu'il va nous falloir envisager de clôturer le terrain très prochainement et d'indiquer un risque de danger pour toute personne extérieure à l'Hôpital, surtout les enfants. Nous craignons
surtout les visites au jardin botanique qui pourraient s'avérer dangereuses en raison des abeilles sauvages, des serpents, à certaines époques, des singes, etc...







Depuis une semaine, nous avons retrouvé avec joie notre indépendance au niveau des transports: la camionnette a un nouveau moteur, une nouvelle batterie, et peut à nouveau, partir en brousse ou effectuer le transport entre Dakar et Keur Massar.


Geneviève est encore parmi nous pour quelques jours. Curieusement, c'est elle qui semble souffrir le moins de la chaleur. Elle peut même, quand il y a du courant, travailler à l'intérieur des murs... et prétend qu'elle prend des réserves pour les mois de grands froids des hivers suisses!


Bon Ramadan à tous les amis musulmans qui suivent ce blog!


Djibril Bâ


mardi 26 juillet 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Chromolaena Odorata

Le Chromolaena Odorata


Espèce introduite au Sénégal, très récemment au regard de sa rareté, c’est un arbuste buissonnant particulièrement envahissant.

Elle est endémique des zones côtières du Golfe de Guinée, de la Côte d’Ivoire au Nigeria en particulier.


Elle se caractérise par une floraison blanche à bleue pâle et abondante qui libère de petites touffes duveteuses sur le sol.

Cette récente introduction dans la flore sénégalaise est cause en partie de la pauvreté des renseignements sur ses propriétés médicinales.

Les feuilles sont la partie la plus fréquemment employée en médecine traditionnelle, aussi bien en usage interne qu’externe.


Sous la forme de tisane, le remède est efficace contre la dysenterie, le paludisme, contre les maux de tête et de dents, les hémorragies...

Le macéré des feuilles permet de prendre en charge les dermatoses, ulcères plantaires et plaies infectées ainsi que les rhumatismes, maux de gorge et rhume.

La phytothérapie moderne lui reconnait les propriétés d’anticoagulant, antiicterique, antifiévreux et antiallergique.

Djibril Bâ

mardi 19 juillet 2011

La Chronique du mardi au jardin botanique: le faux baobab



LE FAUX BAOBAB

De son nom scientifique Adenium Obesum, le Faux Baobab est aussi appelé Baobab des chacals. Un nom qui semble être tiré par les cheveux parce que la plante est plutôt prisée par les antilopes qui consomment son écorce.





C’est une espèce typiquement forestière qu’on ne retrouve que sur des sols particulièrement ingrats : sols rocailleux ou argileux.

Mais elle a été vulgarisée comme espèce ornementale dans les jardins ; elle doit ce statut aussi bien à sa forme qui rappelle un bonsaï naturel qu’à la beauté de ses fleurs de couleur rose et blanc.
Par ailleurs, son amertume extrême l’a consacrée poison végétal… utilisé d’un point de vue magique dans les épreuves d’ordre psychosomatique ou enduit sur les armes de chasse ou encore pour se livrer à des opérations moralement reprouvées.

Aucun usage interne de toute ou partie de la plante n’est signalé sur le plan thérapeutique encore moins à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar où, bien que présente dans le jardin botanique, elle n’en est moins exclue de notre répertoire de plantes médicinales du fait de sa forte toxicité .
D’aucuns toutefois l’ajoutent à leurs préparations médicamenteuses sous forme de bains contre les dermatoses prurigineuses, notamment et les rhumatismes.

Djibril Bâ

samedi 16 juillet 2011

Grosses chaleurs

Retrouver Keur Massar après quelques mois, surtout en une nouvelle saison, procure un plaisir immense.


Retrouver les lieux bien entretenus qui attendent avec impatience l'arrivée de la pluie bienfaisante, retrouver les personnes qui y travaillent ou qui y vivent une bonne partie de leur temps et qui y consacrent énergie et engagement pour améliorer encore et toujours l'entité "Hôpital Traditionnel de Keur Massar" permet de voir, de percevoir le chemin parcouru depuis la disparition de Madame Parès.








Les liens se sont resserrés, simplifiés, bonifiés par une collaboration réelle. Les diverses composantes du lieu ne sont plus isolées les unes par rapport aux autres. Chacun sait qu'il fait partie d'une équipe.






















On se rencontre et on travaille souvent dehors tellement la chaleur est accablante dans les bureaux. En fait, tout se passe dehors: le repas, le thé, le partage des mangues du jardin, les échanges sur telle ou telle plante, les préparations.


















Les coupures de courant et d'eau sont fréquentes. Mais il me semble bien que chacun a intégré ces données impondérables et que le travail se fait quand même. A un autre rythme.


Geneviève Baumann

mardi 12 juillet 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Crateva religiosa



LE CRATEVA RELIGIOSA



C’est une espèce typiquement forestière fortement menacée de disparition en raison de sa grande utilité.

Le Crateva Religiosa perd ses feuilles pendant la saison sèche à la fin de laquelle la floraison intervient.





Il produit de très belles fleurs blanches avant la feuillaison donnant des fruits sphériques non comestibles. Murs et secs, ces fruits renferment une poudre brune que les enfants s’amusent à enduire sur leur nombril... comme pour indiquer ses nombreuses propriétés aussi bien magiques, alimentaires que thérapeutiques.

Les plantes médicinales sont-elles les vestiges de notre alimentation passée ?

Sur le plan thérapeutique qui nous intéresse, nous retiendrons que cette plante passe plus pour un remède associé aux kystes de différentes sortes, notamment au Nord.

C’est dire ses emplois de même que les parties utilisées varient en fonction de la localisation du thérapeute.

De même, la phytothérapie moderne a mis en évidence son action bactéricide et anticancéreuse.


On utilise ainsi ses feuilles, racines et écorces comme antidouleur, digestif, hypotenseur et anti infectieux.


A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, en association avec d’autres plantes, nous l’ajoutons dans nos préparations antibiotiques et antilépreuses.



Djibril Bâ

samedi 9 juillet 2011

Docteur Yvette Parès

GetAttachment.aspx.jpeg



Il y a une année, Madame Parès disparaissait.


Si Keur Massar s'est senti orphelin de sa présence, de son attachante présence - malgré l'absence physique depuis 2003 - elle continue à vivre parmi nous. Dans notre mémoire, dans nos projets, dans notre lieu de vie et de travail. Par ses écrits aussi, ses articles et ses livres. Régulièrement, des lecteurs, à l'étranger, nous écrivent pour échanger, s'intéressant à sa démarche singulière et audacieuse qui a su redonner à la médecine traditionnelle africaine la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre. une place de premier plan aux côtés de la médecine occidentale.

Pour honorer sa mémoire, mais aussi pour aller de l'avant dans la reconnaissance de son travail effectué avec de grands maîtres tradipraticiens, nous avons le projet de réunir des personnalités du monde médical, africain et européen, au sein d'un Colloque à Dakar, avant la fin de l'année. Nous en reparlerons sur ce blog.

Djibril Bâ


mercredi 6 juillet 2011

VIH

Très intéressante interview du Professeur Montagnier sur le Sida



mardi 5 juillet 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le cotonnier


LE COTONNIER

C’est une espèce cultivée de nos jours mais tout de même très difficile à classer…



Le Gossypum Barbadense est une spéculation majeure de nos temps, il donne du coton qui est une fibre végétale dont l’importance économique se passe de commentaires.



C’est un arbuste qui passe aussi pour espèce ornementale. Il produit, étonnamment, des fleurs de couleur mauve et jaune sur le même pied.
Son importance économique a induit des modifications génétiques de la plante qui, à leur tour, ont entrainé un être grande fragilité de la plante très sensible dorénavant aux attaques des divers insectes.
Cependant elle reste une plante très estimée au regard des vertus médico-magiques et symboliques qui lui sont rattachées.




Oui, le coton est la base du vêtement qui couvre la nudité de l’homme dès sa naissance jusque dans sa mort Les marabouts utilisent la fibre pour effacer les écritures saintes inscrites sur leurs tablettes pour les remettre à leurs patients.
En tant que plante médicinale, à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le cotonnier est employé contre les troubles menstruels, l’insomnie et les maladies liées au foie. Il est un excellent fortifiant aussi.
On utilise à ce propos ses feuilles, racines, graines et fleurs.