mardi 27 septembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Carissa Edulis

LE CARISSA EDULIS


Le Carissa est une espèce typiquement forestière.

Elle se rencontre le plus souvent dans les zones relativement humides (les Niâyes au Nord et la moitié Sud du Sénégal).




Donc peu commune au Nord, on y a tendance à la confondre avec d’autres espèces.

C’est un arbuste épineux qui produit du latex comme les euphorbes. Cela explique le fait qu’elle peut s’adapter à des conditions climatiques précaires.

Ses fleurs immaculées étoilées dégagent un parfum très agréable et ses fruits sont de petites baies comestibles qui prennent la couleur rouge à maturité.

Il est de coutume d’introduire ses racines dans les canaris pour parfumer l’eau.

Ses branches tres souples servent à confectionner des arcs , un usage qui justifie sans doute les préjugés mystiques qui accompagnent la plante.

Il peut tout aussi bien être adopté comme une espèce ornementale que pour confectionner des haies.




Par ailleurs, il est un excellent répulsif contre les reptiles.

Le Carissa jouit d’une excellente réputation de plante médicinale à tel point que la phytothérapie moderne s’est intéressée à elle. Des propriétés anticancéreuses et antivirales ont ainsi été mises en évidence chez le Carissa.

Il est efficace contre les maux de dents, les maux de ventre, les rhumatismes et les vers intestinaux.  Chez les enfants, il est reconnu comme fortifiant et antitussif.

Il est également considéré comme aphrodisiaque.

Comme antiseptique, il est utilisé pour laver les plaies fraiches et en instillation oculaire en ophtalmologie

A l’hôpital Traditionnel de Keur Massar, nous lui reconnaissons en sus des propriétés précitées celle d’antipaludéen, d’expectorant, d’antibiotique et de diurétique.

Djibril Ba

mardi 20 septembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Noni

Le NONI

De son nom scientifique Morinda Citrifolia, le noni est un petit arbre, introduit au Sénégal très récemment, notamment par la mission de coopération chinoise établie dans la commune de Sangalkam, à 35km de Dakar.








L’arbre est caractérisé par de larges feuilles et un fruit difficilement descriptible qui a une odeur particulièrement nauséabonde que l’on maîtrise très facilement au demeurant par l’ajout de jus de citron….




Il est facilement multipliable et très résistant. Il peut tout aussi bien être considéré comme une plante ornementale.
















Le Frère Elie du Monastère de Keur Moussa - qui nous a offert le premier sujet -  nous a dit qu’il l’avait obtenu des Antilles quoique la plante soit originaire du Pacifique où ses usages thérapeutiques sont bien établis. Son nom y renvoie d’ailleurs à l’idée d’un remède miracle.


Cette allusion est probablement la cause du grand intérêt qu’il suscite à tel point que le jus de son fruit fait l’objet d’un commerce international florissant. 




Du coup, le noni peut être considéré, à juste titre, comme une plante victime de la publicité commerciale qui lui attribue énormément de propriétés … anticancéreuses et immunostimulantes notamment… ce qui lui rend un très mauvais service en incitant à penser, en l’absence de conclusions soi-disant scientifiquement avérées, que sa réputation est surfaite.

En tout état de cause, le noni est bien une plante médicinale de renommée internationale.  Dans beaucoup de pays, sa plantation à grande échelle est devenue une activité prospère.



On utilise, en général, ses feuilles et ses fruits. Par voie externe et interne.

On lui reconnaît diverses propriétés : rajeunissante, hypoglycémiante, antibiotique et antidouleur.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le noni figure dans nos traitements contre les maladies chroniques (diabète, l’hypertension) et la mauvaise digestion.






Mais nous y sommes bien conscients que le noni n’a pas encore fini de parler de lui !

Djibril Bâ

dimanche 18 septembre 2011

Inquiétude

Celles et ceux qui fréquentent plus assidument l'Hôpital de Keur Massar que venir pour une simple visite, ceux qui reviennent et restent souvent plusieurs jours pour y travailler ou pour faire un stage, s'étonnent parfois des portes fermées, des verrous posés, des cadenas qui relient les chaines, un peu partout. 




Alors que le lieu est ouvert, que le lieu est et se veut lieu de passage, alors qu'il y a un gardien de nuit, une réception de jour, nous devons constater toujours et encore que cela ne suffit pas. Il y a des vols. Dans les bâtiments et dans le jardin.




Cela est inquiétant, parfois extrêmement décourageant, de devoir toujours être sur ses gardes pour toutes sortes de matériel administratif, photographique, technique. Il faut verrouiller armoires et ordinateurs, bureau et pharmacie, laboratoire et gîte... Bien sûr que la vie est difficile pour tous au Sénégal et que la tentation est grande partout où elle se présente...






N'empêche! Les vols de ces derniers jours pèsent puisqu'ils touchent l'engagement d'amis ou d'associations qui nous aident: un appareil photo tout neuf, des fils électriques qui reliaient une pompe,... Ce qui explique que les photos de la chronique du mardi proviennent désormais toutes de Google images... et nous remercions vivement les photographes qui les mettent à disposition!






Nous allons devoir envisager de poser plus que des cadenas... à notre grand regret!


Djibril Bâ

mardi 13 septembre 2011

la chronique du mardi au jardin botanique: le Phyllantus acidus

LE PHYLLANTUS ACIDUS


C’est une plante fruitière introduite au Sénégal depuis la lointaine contrée de Madagascar. Au Sénégal, on l’appelle cerisier.

C’est un grand arbuste particulièrement remarquable aussi bien par son feuillage que par la profusion de ses fruits. Il produit presque sans discontinuer dans notre jardin botanique. De tres beaux fruits ron

ds de la taille à peine plus grosse qu’une jujube qui acquièrent une très belle couleur jaune à pleine maturité.

La rareté des recettes culinaires à base des fruits et la grande ignorance de ses vertus médicinales nous incitent à penser que c’est sa nature ornementale et son ombrage qui ont été privilégiés.

En effet, les fruits réputés très acides ne sont consommés que crus… et par les enfants, d’une part, et, d’autre part, il est quasiment impossible de le trouver sur les étals des herboristes.


Et pourtant, ces fruits peuvent être cuits, confits ou servir d’assaisonnement ou on peut encore en extraire le jus…

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le phyllanthus acidus occupe une place importante dans nos préparations. En association avec d’autres plantes, nous lui reconnaissons un effet catalyseur.

Nous utilisons ses fruits et ses feuilles.

C’est un excellent dépuratif qui explique son action efficace contre l’asthme et dans les cures d’amaigrissement. Sans oublier sa richesse en vitamine C.

Il est tout aussi utile comme cicatrisant (aphtes, dermatoses) et contre la fièvre.

Djibril Ba

mardi 6 septembre 2011

La chronique du mardi au jardin botanique: le Mitragyna Inermis



LE MITRAGYNA INERMIS


C’est une espèce forestière qui se présente sous la forme d’un arbuste. Elle est principalement localisée dans les bas-fonds ou sur les sols argileux. On lui attribue une extraordinaire longévité qui est sans doute en rapport avec sa croissance extrêmement lente.



Dès le début de la saison des pluies, le Mitragyna Inermis se couvre de feuilles après un bourgeonnement écarlate. Il s’ensuit des fleurs jaunes au parfum suave…


Le Mitragyna est réputé pour son bois très dur qui sert beaucoup à la confection de lits, des charpentes des toits des cases, de la vaisselle traditionnelle (petites calebasses pour la traite des vaches, fouets, cuillères en bois), des bâtons de bergers, mais aussi des ardoises pour les jeunes élèves de l’école coranique, des pièges, arcs et des jouets.


Il faut souligner que dans la culture des bergers, il est fortement apprécié comme matériau de premier ordre pour la confection des objets, notamment le pieu d’attache des veaux, qui se rattachent directement ou indirectement à la vache.



C’est une plante médicinale de très bonne réputation.

En tant que plante utilisée dans le traitement des maladies mentales, elle fait l’objet de présupposés magiques. En effet, outre le fait qu’elle est perçue comme protectrice contre les mauvais esprits, elle est également employée dans le cas de l’accouchement et de la circoncision.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, la plante est surtout reconnue pour ses valeurs anti-inflammatoires et antibiotiques, nonobstant qu’il est signalé, ailleurs, plusieurs usages contre diverses autres affections : toux, ballonnements, coliques, hypertension et diabète.


Djibril Bâ


Photo Bernard Descamps Berger peul. Mali 1997