mardi 29 mai 2012

"Terre à Terre"

Chers lecteurs, Chères lectrices de ce blog,


L'émission Terre à Terre - 7h05/8h00 -  sur France-Culture de ce prochain samedi (2 juin 2012) sera consacrée à Keur Massar. 


En voici le lien:
http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-hopital-traditionnel-de-keur-massar-2012-06-02





En effet, durant le Forum social de février 2011, madame Ruth Stégassy avait effectué plusieurs interview à Keur Massar consacrées à la médecine traditionnelle africaine, au Docteur Yvette Parès, au site même de Keur Massar en tant qu'Hôpital de Médecine Traditionnelle.




Djibril Bâ

La chronique du mardi au jardin botanique: le Touloucouna



LE TOULOUCOUNA

De son nom latin, CARAPA PROCERA, le touloucouna est un très grand arbre de la région naturelle de la Casamance au Sud Sénégal.

Cette espèce forestière est surtout connue par son huile, particulièrement amère, extraite de l’amande de ses fruits. Cependant, on utilise également ses écorces et sa gomme.

La surexploitation des graines est sans doute à l’origine de sa raréfaction si bien que le carapa procera est considéré aujourd'hui comme une des espèces les plus menacées d’extinction.

Sa feuillaison multicolore - les jeunes feuilles passent du rouge au vert – est remarquable.

Son bois très dur est utilisé pour confectionner manches à outils, charpente et pirogues.
 
L’huile de touloucouna se prête à plusieurs usages internes et externes, à la fois cosmétique, insecticide, répulsif ou thérapeutique. En frictions externes, l’huile aide à se prémunir de la piqure des insectes et de soigner les maladies de la peau et du cuir chevelu. Elle soulage également les douleurs rhumatismales.

L’huile fait l’objet d’un commerce intense dans les marchés de Dakar où on lui attribue bon nombre de propriétés, vermifuge, antitussive et tonique. L’huile est administrée généralement à raison de quelques gouttes sur un morceau de sucre.

A l’Hôpital traditionnel de Keur Massar, on utilise plutôt l’huile de touloucouna comme répulsif  d’insectes au profit de certaines plantes sensibles.




Djibril Bâ

mardi 22 mai 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Mitracarpus scaber


LE MITRACARPUS SCABER

C’est une espèce qui passerait partout pour une mauvaise herbe, poussant à ras de terre.  Elle est un indicateur de sols lessivés. 

A maturité, elle est relativement délaissée par les animaux domestiques.

Du point de vue morphologique, elle se comporte et se présente exactement de la même façon que l’Euphorbia Hirta  sauf que contrairement à cette dernière, elle n’a pas de latex et ses feuilles sont vertes.

Dans la pharmacopée sénégalaise, le Mitracarpus Scaber est présenté comme la variété femelle par opposition à Borreria Verticillata qui serait la plante mâle.

Le mitracarpus scaber est surtout célèbre pour son usage contre les affections cutanées.  Cette renommée s’explique par ses propriétés antifongiques, antiinfectieuses, antibactériennes.

Il est également recommandé par voie interne et, dans ce cas, est employé contre les migraines et les rhumatismes.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le mitracarpus scaber est très bien connu; il est, en effet, une plante utilisée pour le soin de la lèpre. 

Djibril Bâ

mardi 15 mai 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Diospyros mespiliformis

LE DIOSPYROS MESPILIFORMIS

C’est une espèce forestière fruitière qui se présente sous la forme d’un grand arbre au tronc aux écorces foncées très striées avec un feuillage exubérant et permanent.

On la retrouve d’ordinaire dans les dépressions de terrains et aux alentours des cours d’eau.

Les fruits sont des baies jaunes à maturité et sucrées qui font l’objet de commerce.







Le Diospyros est une plante médicinale très renommée, une plante blanche : "… une plante qui soigne beaucoup de choses, dont on peut manger les fruits, les écorces, les racines, les feuilles sans aucune restriction et sans effet fâcheux…"

Une très bonne réputation que justifie amplement la protection dont elle bénéficie avec les considérations mystérieuses qui l’entourent et que consacre tout aussi bien son caractère passe-partout au  même titre, par exemple, que le tamarinier, le jujubier ou le baobab, mais ce qui ne l’empêche pourtant pas de figurer sur la liste des espèces menacées de disparition.

Car son bois dur et beau reste prisé pour divers usages (ustensiles, armes, manches à outils, pieu de case et charbon); on feuillage permanent est une source très estimée de fourrage pour les bovins.

Le Diospyros est une plante pédiatrique. Il est très sollicité dans les affections des nouvelles mamans et bébés.

Il est aussi une plante antivenimeuse, anti-inflammatoire, carminative, astringente et antiseptique.

Mais encore, on l’emploie dans le traitement d’affections oculaires.

En outre, le Diospyros est adopté dans les traitements des maladies mentales.

Enfin, c’est une plante utilisée dans différents rites superstitieux attirant la bonne fortune.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le Diospyros est une plante anti lépreuse. Elle est donc une base de nos traitements contre les dermatoses.


Djibril Bâ


mardi 8 mai 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: l'Ageratum conyzoides

L’AGERATUM CONYZOIDES

Présentée naguère comme une herbe sauvage, l’ageratum ne se retrouve pratiquement plus que sous sa forme cultivée. Dans les  environs de Dakar, à tout le moins.

La plante se présente le plus souvent sous des variétés ayant subi des modifications génétiques avec des feuilles plus larges et plus vertes, une houppe de fleurs plus grosses et mieux fournies. Ce qui laisse penser que nous sommes en présence d’autres espèces.

La plante, objet de notre étude, est une herbe aux feuilles et fleurs menues.
Les fleurs d’un très beau mauve pâle surplombent une tige pubescente garnie de feuilles duveteuses  et au froissement desquelles se dégage une subtile odeur.

L’ageratum est une plante médicinale à la réputation discrète. Il est plutôt courant d’utiliser la plante entière.

Quelques gouttes du jus des feuilles suffisent à estomper l'ivresse.

L’ageratum est aussi dénommé "herbe aux sorciers" et de ce fait,  la plante fait l’objet d’une grande considération superstitieuse.


On l’emploie dans le traitement du paludisme, de la fièvre, des maux de ventre et de tête,  de la diarrhée, des convulsions chez le bébé…  Et aussi contre le typhus. 



A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, l’ageratum est employé pour ses propriétés anti-inflammatoire et cicatrisante.

Djibril Bâ

mardi 1 mai 2012

La chronique du mardi au jardin botanique: le Atoumo


Le ATOUMO

C’est une espèce aromatique tropicale introduite au Sénégal plutôt comme plante ornementale.  Elle serait originaire d’Asie orientale et cultivée dans les Antilles.


Elle se caractérise par de longues et d'assez larges feuilles et une floraison quasi-permanente et multicolore.

Elle se multiplie très vite, par rejets, et a besoin cependant de beaucoup d’eau pour une exubérance optimale.

De son nom scientifique, Altounia Speciosa, on la surnomme aussi « guérit tout » ou « à-tous-maux » qui a donné le sobriquet Atoumo par lequel elle est couramment désignée.

Cela laisse entrevoir son très grand potentiel thérapeutique.


Ses feuilles, fleurs et rhizomes sont utilisés dans les problèmes liés à une mauvaise digestion, les diverses coliques, les problèmes d’insomnie, la grippe, les malaises cardiaques, les maux de tête et la toux.

Son huile essentielle, bactéricide, est réputée très riche en antioxydants.

A l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar, le atoumo est une plante qui entre dans la composition de certaines tisanes et des bains.


Djibril Bâ